By: |
Rafaël Cos (UB - Université de Bordeaux);
Sarah Kolopp (CESSP - Centre européen de sociologie et de science politique - UP1 - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - EHESS - École des hautes études en sciences sociales - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique);
Ulrike Lepont (CEE - Centre d'études européennes et de politique comparée (Sciences Po, CNRS) - Sciences Po - Sciences Po - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique);
Caroline Vincensini (IDHES - Institutions et Dynamiques Historiques de l'Économie et de la Société - UP1 - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UP8 - Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis - UPN - Université Paris Nanterre - UEVE - Université d'Évry-Val-d'Essonne - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique - ENS Paris Saclay - Ecole Normale Supérieure Paris-Saclay) |
Abstract: |
More than ten years after the crisis of 2008, the role of finance questions:
how is it now at the center of public policies when, only a short time ago, it
was accused of being the cause of the most serious economic crisis since the
1929 crash? How did finance go from being a "problem" to be solved to being a
solution to govern crises? How has the relationship between governments and
finance shifted since 2008? And to what extent do they contribute to the
recomposition of political and social orders? In this interview, we present
three perspectives on this new age of financialization - from heterodox
political economy (Daniela Gabor), to neo-institutionalist sociology (Wolfgang
Streeck) and to critical sociology (Frédéric Lebaron). Daniela Gabor proposes
the notion of "derisking state" to think about the new techniques by which the
state has opened up new areas of the society to finance since 2008,
transforming these areas into asset classes and reducing the risk for
investors. Wolfgang Streeck insists on the transformations of the
consolidation state, in which markets function as a tool for disciplining
public spending, while their stability depends on state debt. Finally,
Frédéric Lebaron shows that these new interdependencies between states and
private investors cannot be understood without analyzing the specific dynamics
through which central banks establish themselves within the fields of power.
In doing so, we offer a range of tools to interpret the political and social
transformations that are taking place today in the rearrangement between
states, central banks and finance. |
Abstract: |
Un peu plus de dix ans après la crise de 2008, cette place de la finance
interroge : comment cette dernière se retrouve-t-elle aujourd'hui au cœur des
dispositifs d'action publique quand, il y a encore si peu de temps, elle était
mise au banc des accusés pour avoir été à l'origine de la plus grave crise
économique observée depuis le krach de 1929 ? Comment la finance est-elle
passée du statut de « problème » à résoudre à celui de solution pour gouverner
les crises ? Dès lors, comment les rapports entre les États et la finance se
sont-ils déplacés depuis 2008 ? Et dans quelle mesure contribuent-ils à
recomposer les ordres politiques et sociaux ? Dans cet entretien croisé, nous
présentons trois éclairages sur ce nouvel âge de la financiarisation – celui
de l'économie politique hétérodoxe (Daniela Gabor), celui de la sociologie
néo-institutionnaliste (Wolfgang Streeck) et celui de la sociologie critique
(Frédéric Lebaron). Daniela Gabor propose la notion de « derisking state »
pour penser les techniques inédites par lesquelles l'État ouvre, depuis 2008,
de nouveaux espaces de la vie sociale à la finance, en transformant ces
espaces en classes d'actifs, et en réduisant le risque pour les investisseurs.
Wolfgang Streeck insiste sur les transformations du consolidation state, dans
lequel les marchés fonctionnent comme un outil de disciplinarisation de la
dépense publique, tandis que leur stabilité dépend elle-même de la dette des
États. Enfin, Frédéric Lebaron montre que ces nouvelles interdépendances entre
États et investisseurs privés ne peuvent se comprendre sans analyser la
dynamique singulière par laquelle les banques centrales s'affirment au sein
des champs du pouvoir. Ce faisant, nous offrons une palette d'outils pour
déchiffrer les transformations politiques et sociales qui se jouent
aujourd'hui dans les réassemblages entre les États, les banques centrales et
la finance. |
Keywords: |
Finance,Economic policies,2008 crisis,derisking state,consolidation state,politiques économiques,crise de 2008 |
Date: |
2022–01–17 |
URL: |
http://d.repec.org/n?u=RePEc:hal:journl:hal-03829540&r=pke |