| Abstract: | Les modèles ont joué un rôle central dans la science économique depuis ses 
origines. Depuis quelques années, la réflexion philosophique s'intéresse à eux 
d'une façon qui reconnaît leur importance et répond mieux aux préoccupations 
méthodologiques des économistes. La principale de ces préoccupations est la 
relation entre modèles et réalité. Mais le parti adopté ici est de n'aborder 
cette relation que dans un deuxième temps. L'analyse part d'une 
caractéristique des modèles, indépendante de cette relation, qui est de 
constituer des entités non-linguistique - de petites économies en général. 
Dans le langage courant, cependant, le mot "modèle" est plutôt réservé à un 
ensemble d'énoncés formels, c'est-à-dire à quelque chose dont la nature est 
linguistique. On considèrera alors ces modèle du deuxième type comme étant une 
façon (parmi d'autres) de décrire ou de caractériser (de façon incomplète) les 
modèles proprement dit, lesquels restent de nature non-linguistique. Par 
commodité, on appellera "modèles décrits" ces derniers et "modèles 
descripteurs" les modèles formels. Les seconds représentent en un sens les 
premiers, le monde réel n'étant pas concerné à ce stade. Dans la deuxième 
partie du texte, est défendue l'idée que le lien d'un modèle avec la réalité 
est une relation entre quelque chose dans le modèle (décrit) et quelque chose 
dans la réalité. Par exemple, un processus ou un mécanisme intervenant (parmi 
d'autres) dans la réalité sera représenté (sans isomorphisme) par un processus 
ou un mécanisme actif dans le modèle (décrit). Sont abordés également, de 
façon succincte, les problèmes de l'évaluation des assertions relatives aux 
modèles et les déterminants ontologiques et pragmatiques du rôle qui leur est 
attribué en économie. |